Tout petit, je me souviens de l’odeur de tourtière du Saguenay qui se mélangeait à celle de la cigarette chez Mamie, une odeur qui annonçait une belle soirée à regarder mes oncles (elle avait cinq gars, la pauvre !) jouer aux cartes, s’obstiner, fumer, boire, rire, manger, parler fort. Les yeux tout écarquillés de joie me piquaient à cause de la boucane, mais y’avait plein d’amour dans cette maison-là.
Pis y’a eu toutes ces soirées au chalet sur les monts Valin où ma mère pis ma tante s’affairaient à nous gâter à Noël avec leurs ragoûts dans un chalet trop petit trop plein. Où mononc’ Serge nous faisait découvrir le monde, avec ses soupers gastronomiques, tradition qu’on recrée encore maintenant avec les plus jeunes.
Et l’âge adulte est arrivé, avec ses responsabilités et ses stress quotidiens. J’suis déménagé à Montréal à 16 ans et ai dû me débrouiller pour me nourrir par moi-même. J’ai appris à cuisiner d’abord en regardant les longues flambées verbales de Pinard à la télé, en me pâmant devant la simplicité de Di Stasio, puis en parcourant Montréal et ses saveurs.
Au fil du temps, j’ai maigri, beaucoup, angoissé par l’avenir. J’ai engraissé pas mal aussi, le corps étant ce qu’il est. Mais à chaque jour, la cuisine a été mon sanctuaire. J’ai appris à faire à manger d’abord pour me faire plaisir et faire plaisir aux autres, puis pour calmer l’anxiété, me bloquer du monde extérieur, me retrouver face à moi-même, le temps d’une recette. La magie qui s’opère quand les aliments se marient est à mon avis le plus beau des cadeaux. Les odeurs qui se mélangent sont devenues ma méditation, une forme de deuxième langage qui me permettait d’exprimer ma créativité.
Je ne suis pas un chef : je suis un amoureux de la cuisine. Un amoureux qui, partout où il a voyagé dans le monde, a goûté. Des montagnes du Népal à la savane tanzanienne, des déserts d’Australie aux ruelles de Kyoto et de Hanoï, des plages de Goa à la rivière du Saguenay, j’ai parcouru le monde à la recherche d’aventures, de saveurs, de gens. Bien qu’aucune cuisine ne se ressemble, toutes finissent par réunir. Au-delà de la bouffe, ce sont les gens qui m’ont fait tomber en amour avec la cuisine.
L’idée m’est donc venue naturellement de réunir un plus grand nombre de personnes avec Casse la croûte. Il me fait donc bien humblement plaisir de vous faire voyager, petits et vieux croûtons, dans mon univers et de vous faire découvrir une cuisine inspirée, inspirante, simple, savoureuse.
Au bonheur de se réunir pour casser la croûte,
Fred Rousseau
Mes partenaires
Rien de tout ça ne serait possible sans ces humains extraordinaires qui m’inspirent et qui participent activement à vous offrir des recettes délicieuses !
Danny
Goûteur – Desserts
Goûteur rassembleur et critique qui partage ma vie et qui doit se taper tous mes tests culinaires, c’est son côté sociable qui amène du monde autour de la table. Il est aussi le créateur de plusieurs desserts Casse la croûte. #menoum